MODE ANNÉES 60
Les années 60 constituent une phase révolutionnaire dans l’histoire de la création vestimentaire.Un vent de liberté et de jeunesse souffle sur les garde-robes. Jamais une époque n’aura autant matérialisé les changements socioculturels au sein des tendances vestimentaires.L’heure est à la société de consommation : l’industrialisation croissante du travail vestimentaire encourage l’essor du prêt-à-porter face à un secteur de la haute couture en perte de vitesse. C’est d’abord au sein de la jeunesse issue du baby boom que se forge une nouvelle culture vestimentaire, largement inspirée du modèle anglo-saxon. Des groupes imposent leur appartenance à un style bien défini : les « yéyés », les « blousons noirs », les « mods » ou les « rockers » se font l’emblème d’une contre-culture qui s’affirme plus que jamais dans les apparences.
La place des femmes dans la société a également changé : devenues actives, elles recherchent des vêtements favorisant la liberté de mouvement. Pour la ville, l’ensemble tailleur-jupe est toujours de rigueur, tandis que la robe-sac lancée par Balenciaga en 1957 commence à s’imposer. Progressivement, les jupes, qui se portent au-dessous du genou, vont se raccourcir.
C’est à Londres au début des années 60 que la « mini skirt » fait son apparition, à l’initiative de Mary Quant. La tendance déferle bientôt en France, s’érigeant en symbole de l’indépendance féminine. Le couturier vedette des années 1960, André Courrèges, est le premier à se saisir du phénomène en faisant de la mini jupe la pièce phare de sa collection printemps-été 1965, dans une version plus futuriste que sa cousine d’outre-Manche. La mini jupe se porte avec des bottes, qui deviennent bientôt à la mode été comme hiver. La démocratisation de la jupe courte favorise en outre l’essor des collants qui viennent remplacer les bas, et se portent généralement de couleur.
Contre une mode qui ne distinguait pas les mères de leurs filles, la mode des années 1960
encouragent les audaces.
Le pantalon n’est plus seulement l’apanage du
sexe fort. Pour la femme, Pierre Cardin propose des ensembles composés
d'un pantalon ajusté associé à une veste à col montant. Les jeunes
filles commencent à adopter le blue jean à la fin des 60'.
La robe
trapèze ou chasuble, en vogue chez Courrèges et Pierre Cardin,
connaîtra son heure de gloire tout au long des 60'.
La silhouette
se rajeunit. L’icône de la libération de la femme, Brigitte Bardot,
inspire une mode plus sexy qui met en valeur les formes.
Le monokini a fait son apparition sur les plages, le
deux-pièces étant encore réservé aux actrices et aux « pin up ». Cette
décennie est également marquée par le triomphe des couleurs vives et
acidulées : les motifs, fleurs, pois, rayures, et autres formes
géométriques (losanges, damiers, ondes…) émergent sur les vêtements. Au
crépuscule des années 60, le mouvement hippie venu des Etats-Unis
importe en France un mode de vie qui s’imprime dans les silhouettes : la
tendance est au psychédélique, avec ses couleurs criardes, ses jeans «
pattes d’éléphant » et ses vêtements fluides et amples.